Protections auditives : comment bien les choisir ?

Protections auditives : comment bien les choisir ?

29 août 2019 0 Par Mickael

Le bruit est un facteur de pénibilité souvent sous-estimé et pourtant, sur le long terme, il génère une fatigue auditive, une perte de concentration, des problèmes auditifs et est source de stress. Tous les travailleurs qui y sont exposés doivent porter des protections spécifiques pour un meilleur confort au travail et pour protéger leurs voies auditives.

Les règlementations en vigueur

Du simple cliquetis du clavier à la sonnerie du téléphone sans oublier les bruits des conversations alentours, le bruit des machines utilisées, le bruit émis par les écouteurs, … sur le long terme, tous ces bruits finissent par générer une gêne auditive qui va se muer en stress, en dépression et même en surdité.

La surdité est même considérée comme l’une des maladies professionnelles les plus courantes comme le stipule le tableau n°42 du régime général et le tableau n°46 du régime agricole. Pour lutter contre cela et réduire les effets du bruit de manière significative, des mesures ont été établies pour mieux gérer les risques auditifs comme le port de protection auditive.

C’est la directive européenne n°2003/10/CE, transposée en droit français par le décret n°2006-892 du 19 juillet 2006 qui met en place les prescriptions de sécurité et de santé relatives à leur prévention. Ce nouveau texte est venu remplacer les articles R.232-8 à R.232-8-7 du code de travail et a été intitulé « Prévention du risque d’exposition au bruit ». De nouveaux termes ont été rajoutés pour renforcer les mesures de protection. Parmi les nouveaux points soulignés, on cite :

  • l’évaluation des risques auditifs
  • la mise en place de valeurs limites d’exposition
  • les seuils d’exposition réduits afin de mettre en place des actions préventives

En savoir plus sur les protections auditives ici

Les valeurs limites d’exposition à retenir

Afin de déterminer si les travailleurs sont exposés ou non à des nuisances sonores, l’employeur doit mesurer, avec un sonomètre, la fréquence en Hz (hertz) et l’intensité en dB (décibels) du bruit diffusé sur le lieu de travail. Cette étude lui permettra d’avoir des données chiffrées et d’agir en conséquence.

  • Les différents niveaux sonores :

Pour avoir une idée précise de l’intensité du bruit, voici les différents niveaux sonores auxquels on peut être exposés.

  • 0 à 40 dB : c’est un niveau faible qui équivaut à des chuchotements
  • 40 à 70 dB : c’est un niveau normal qui équivaut au bruit d’une conversation
  • 70 à 80 dB : c’est un niveau fort qui équivaut au bruit de la circulation routière. A partir de là, une exposition prolongée risque d’endommager le système auditif. 80 dB est donc considéré comme le seuil de nocivité et la durée d’exposition ne doit pas excéder les 8 heures
  • Au-delà du seuil de nocivité :

A partir du seuil de nocivité, le port de protections auditives est fortement recommandé. L’entreprise a l’obligation d’en fournir aux travailleurs exposés et de les former à la bonne manipulation de ces équipements de protection individuelle (EPI). A partir de 85 dB, le port de ces EPI devient obligatoire.

Le type de protection va dépendre de la durée d’exposition et de l’intensité du bruit puisque certaines tâches exposent à une nuisance sonore encore plus importante.

  • 80 à 120 dB : le niveau est assourdissant et génère une gêne auditive importante. Quand on utilise une tondeuse ou une scie circulaire, il est pourtant impossible à supprimer donc, le port de protection est obligatoire
  • 120 à 160 dB : l’exposition à une telle intensité de bruit devient carrément douloureuse pour le système auditif que l’on ne peut le supporter plus de quelques minutes. Ce niveau de nuisance est l’équivalent du bruit d’un moteur à réaction ou d’un marteau piqueur
  • > 160 dB : le niveau de la nuisance est ici dangereux puisqu’une seule exposition peut engendrer une surdité permanente. Ce bruit équivaut à celui émis par un coup de fusil ou le décollage d’une fusée

Les effets du bruit sur la santé

Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas de traitement qui puisse soigner la surdité. Tout ce que la technologie peut faire c’est d’amplifier l’acuité résiduelle ce qui signifie qu’une fois la surdité permanente, il n’y aura plus de retour en arrière. Réduire autant que possible les effets du bruit est donc essentiel et urgent dès que des symptômes surviennent.

Dans les premiers temps, l’exposition prolongée à un bruit, même de moins de 80 dB peut être source de stress, d’irritation et de manque de concentration. Quand le bruit atteint les 80 dB, voire un peu plus, il va engendrer des acouphènes, des sifflements dans les oreilles, une baisse de l’acuité auditive et une fatigue auditive. En général, cette fatigue s’estompe au bout d’un certain temps à condition que le travailleur ne soit plus exposé à une nouvelle nuisance sonore intense. Dans le cas contraire, la surdité s’installe petit à petit jusqu’à atteindre différents stades.

  • Stade n°1 : on parle de surdité légère. Le travailleur n’en a pas encore conscience puisque les effets sont encore moindres. Il entend encore très bien le fil de conversation.
  • Stade n°2 : on parle de surdité moyenne. Le travailleur commence à devenir « dur d’oreille » puisqu’il y a des bribes de la conversation qu’il n’entend pas distinctement.
  • Stade n°3 : la surdité est profonde et irréversible. Soit le travailleur n’entend plus du tout, soit il entend encore, mais de manière très faible sans pouvoir distinguer clairement ce qui se dit.

Les protections auditives

L’usage de protection auditive est essentiel, voire obligatoire à partir de 80 dB. Le choix doit se faire en fonction de l’intensité détectée sur le lieu de travail. Les protections courantes sont :

  • les bouchons d’oreilles :

Ce sont les protections les plus pratiques, mais ils ne sont pas performants au-delà de 35 dB. On en trouve divers modèles dont le matériau de conception et la performance sont différents.

  • les bouchons en mousse : leur taille a été pensée pour s’adapter parfaitement à l’anatomie de l’oreille. Ce sont des modèles jetables qui ne doivent être portés qu’une seule fois.
  • les bouchons en élastomère ou en thermoplastique : ce sont des modèles réutilisables souvent pourvus d’un arceau ou d’une cordelette pour être retirés facilement. Ils adhèrent très bien à la forme de l’oreille, mais peuvent occasionner une certaine gêne durant leur port.
  • les bouchons dotés de cordon : ils sont réutilisables et peuvent être associés à un casque de protection ou une visière.
  • les bouchons sur arceau : réutilisables, ces modèles sont idéals pour un port de longue durée, mais ils peuvent aussi être portés par intermittence. Ils ne peuvent être associés à d’autres EPI.
  • les bouchons sur mesure : ce sont les modèles les plus appréciés puisqu’ils offrent un bon confort de port et une efficacité accrue étant donné qu’ils se moulent parfaitement au conduit auditif. Ils sont généralement réutilisables.
  • les casques anti-bruit :

A partir de 35 dB, ce sont les protections les mieux adaptées puisque les casques atténuent beaucoup plus les sons.

Dans cette catégorie, on trouve également divers modèles. Pour faire le bon choix, il faut toujours se référer à l’indice d’affaiblissement global du bruit ou SNR indiqué sur chaque modèle.